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Éleveurs et élus dialoguent avec le Parc National

vendredi 22 octobre 2010 par Rédaction

Depuis plusieurs saisons estivales, un conflit permanent s’était établi entre éleveurs et certains gardes du Parc National. Bien sûr, au cœur du sujet, les prédations d’ours et de vautours mais aussi des réflexions désobligeantes envers les bergers quant aux modes d’élevage en reprenant souvent les thèses « des associations environnementalistes sectaires » comme elles sont le plus souvent qualifiées dans le milieu pastoral.

Mais le conflit était (et reste encore) ouvert également entre des gardes et des élus notamment des maires de communes du cœur du Parc ou de la zone potentielle d’adhésion.

Eleveurs et élus se sont retrouvés à diverses occasions telles que des constats, souvent contestés, de prédations, ou de réunions comme cet été à Ayzac avec plus de 100 personnes.
Nous nous souvenons également de l’intervention « musclée » du Préfet, lors de la dernière cession de la Chambre d’Agriculture, à l’encontre du directeur du Parc, Gilles Perron. Nous avons également eu l’intervention de l’avocat de l’ASPP 65 quant au « caractère illégal des constats », la mise en place de constats contradictoires puis une demande de tirs d’effarouchement sur les vautours qui vient d’entrainer le projet d’un « Plan Vautours » pour les Pyrénées qui devra prévoir l’effarouchement mais aussi « les conditions de régulation des populations de vautours ».

Calmer le jeu

Face à une telle situation, le Préfet, René Bidal, a voulu « calmer le jeu » en organisant des réunions d’échange et d’écoute de tous les acteurs. Après discussion préalable, trois réunions ont été programmées par le sous-préfet d’Argelès, dans les trois cantons d’Argelès, Luz et Arrens, la dernière ayant eu lieu mercredi à Arrens.

L’objectif des ces réunions n’était pas de régler tous les problèmes, et ils sont nombreux, mais de réunir éleveurs, élus et gardes du Parc National afin de tout mettre sur la table et d’essayer d’avancer dans la compréhension et le respect de l’autre.

Des échanges vifs mais corrects

Au cours de ces réunions, beaucoup de choses ont été mises en évidence. De la compétence des gardes à leur comportement individuel. « Certains doivent apprendre à dire bonjour » nous disait un éleveur de la Bat de Bun.

Les conditions dans lesquelles se font les constats de prédations, et non des expertises comme certains le prétendaient, ont évidemment été abordées. La méthodologie, la connaissance des bêtes (au moins le squelette), les modes de pratiques d’élevage, etc…. Francis Caussieu, maire de Gèdre et membre du Conseil d’Administration du Parc, nous dit à l’issue de la réunion de Luz : « Je n’ai pas eu de réponse à mes questions » s’agissant de constats sur Saugué où deux cadavres ont été « omis ». Pour Jacques Béhague, Conseiller Général du pays Toy : « Tout n’a pas été réglé mais cette réunion a eu le mérite d’exister. Il faudra en refaire » même si les échanges avec les éleveurs ont été particulièrement vifs sans pour autant que les gardes ne disent quoi que ce soit.

Toujours aussi vif à Arrens mais « pas agité »

Selon les participants, cette dernière réunion a été plus ouverte de la part du Parc. Des avancées sont en cours en matière de procédure de constats même si pour d’autres il s’agissait « d’endormir le monde » notamment lorsqu’un garde a expliqué comment se fait un constat et lorsque Georges Azavant arrive avec son exposé « comme Zorro pour sauver le monde » selon un élu d’Arcizans-Dessus.

Pour Marie-Lise Broueilh, « cette réunion n’a pas été inutile »… « On ne parle plus d’expertise mais de constats, plus d’experts mais d’agents « constatateurs », ce qui change significativement le niveau de compétence et ramène le vocabulaire à la réalité de terrain. Et puis, il faut insister « sur le respect des modes de l’élevage et notre savoir faire et bien faire les choses…. Les éleveurs sont des victimes et non des coupables, l’éleveur ne doit pas culpabiliser…. Nos modes d’élevage sont adaptés au milieu….. Il faut que les gardes conservent une certaine neutralité et ne se comportent pas en militants ».

De son côté, Marc Léo, Conseiller Général et Président de la communauté des communes du Val d’Azun constate que « cette réunion n’a pas été agitée. Ils ont pu s’exprimer ». Et il poursuit : « J’exige de la part des gardes la neutralité complète. Qu’ils excluent de leurs paroles toute idéologie. Faire du constat et rien que du constat. Les gardes doivent avoir une relation détendue….. Il faut que les agriculteurs soient avisés chaque fois qu’il y a un ours ». Il parait en effet souhaitable et légitime que maires et responsables d’estives soient avisés de la présence d’un ours. Ce qui n’est jamais le cas.

Tout le monde est unanime pour dire qu’il faudra faire d’autres réunions pour que chacun se reparle, échange et se comprenne même s’il est reconnu qu’avec quelques gardes ce sera une mission très difficile.

Louis Dollo