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Les voeux de Johann Mougenot, sous-préfet d’Argelès-Gazost

mardi 17 janvier 2012 par Rédaction

Hier soir, beaucoup de monde s’était déplacé à la salle de la Terrasse, à Argelès-Gazost, pour la traditionnelle cérémonie des vœux du sous-préfet de l’arrondissement. Johann Mougenot et son épouse auxquels s’étaient associés le préfet Jean-Régis Borius et son épouse ont accueilli les élus (députée, conseiller régional, conseillers généraux, maires, fonctionnaires, corps constitués de l’armée, de la gendarmerie, de la police, responsables d’associations d’anciens combattants, etc.) et ont longuement partagé les moments de convivialité et d’échanges qui ont suivi le discours de Johann Mougenot retraçant les faits marquants de l’année 2011 dans différents domaines.

Je tiens, tout d’abord, à remercier tout particulièrement Monsieur le Maire d’Argelès-Gazost d’avoir bien voulu nous accueillir cette année encore dans cette superbe Salle de la Terrasse pour la traditionnelle cérémonie des voeux de la Sous-Préfecture.

Je souhaitais ensuite vous dire à quel point je suis heureux de vous voir aussi nombreux à cette occasion et de constater que votre fidélité ne se dément pas d’année en année. J’y vois là une preuve de votre attachement à notre sous-préfecture et surtout le signe que, contrairement à ce que j’ai pu lire ici ou là, les sous-préfectures, et la sous-préfecture d’Argelès-Gazost en particulier, continuent à rendre service, à vous rendre service et qu’elle garde ainsi à vos yeux toute son utilité et toute sa pertinence.

Comment d’ailleurs pourrait-il en être autrement dans le contexte actuel ? Car, contrairement à ce que l’on aurait pu penser, les sous-préfectures sortent renforcées de la révision générale des politiques publiques et de la réorganisation de l’administration territoriale de l’État. Certes, elles auraient pu disparaître en tout ou partie dans le cadre de ces réformes. Mais ce n’est pas le choix qui a été fait. Alors que, comme vous avez pu le constater, les moyens de l’État ont été concentrés au niveau départemental voire régional pour permettre une plus grande mutualisation mais aussi une meilleure efficacité, il a été estimé qu’il convenait, plus que jamais, de conserver une représentation de l’État de proximité, au plus proche des territoires et de leurs élus, pour veiller à ce que, malgré cette concentration des moyens, l’État reste présent partout et à ce qu’aucun territoire ne se sente délaissé ou abandonné. Aujourd’hui, plus encore qu’hier, la sous-préfecture constitue la porte d’entrée des services de l’État.

Pour autant, si les sous-préfectures ont été maintenues, cela ne signifie pas, loin de là, que celles-ci soient exonérées de participer à l’effort collectif de réduction de nos déficits et de notre endettement publics. La sous-préfecture d’Argelès-Gazost montre d’ailleurs l’exemple depuis plusieurs années en consentant des efforts importants pour réduire ses dépenses, de même qu’elle a pris toute sa part dans la politique de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux.

Les sous-préfectures ont été maintenues mais leurs missions, il est vrai, ont évolué. Elles sont appelées à délivrer moins de titres du fait des multiples réformes intervenues dans la délivrance des passeports, cartes nationales d’identité et cartes grises. Inversement, elles ont été confortées dans leur mission de conseil et d’aide aux élus.

Encore convient-il de relativiser quelque peu cette évolution. Si les réformes que je viens d’évoquer devraient, en effet, conduire en toute logique à une baisse du nombre de titres délivrés en sous-préfecture dans les années à venir, ces tâches continuent pour l’instant à tenir une place importante dans l’activité générale de la sous-préfecture. En 2011, 270 cartes nationales d’identité, 474 permis de conduire et 2 375 cartes grises ont été ainsi traités en sous-préfecture. J’en profite pour rendre hommage à tous les personnels de la sous-préfecture qui participent à l’accueil du public et qui le font à la satisfaction générale des usagers, ce qui explique d’ailleurs leur fidélité à nos guichets.

Pour autant, dans le cadre de la nouvelle organisation de l’administration territoriale de l’État, les sous-préfectures sont appelées à devenir de véritables administrations de mission au service des collectivités et de leurs élus.

La mission de conseil aux élus, et plus seulement de contrôle. ainsi que l’aide au montage de projet seront, et sont déjà pour une large part, les missions prépondérantes des sous-préfectures du XXIème siècle. Ceci est encore plus vrai en zone rurale et de montagne où l’on compte de très nombreuses petites communes qui ne peuvent s’appuyer sur des services techniques étoffés et qui ont donc besoin d’expertise et de conseils juridiques, administratifs, économiques et financiers. Ces conseils, cette expertise nous sommes là pour vous l’apporter et vous la fournir. Non pas que les services de la sous-préfecture soient omniscients, eux-mêmes sont limités en nombre, mais ils peuvent saisir les services départementaux, régionaux voire nationaux de l’État pour vous apporter une réponse à vos questions et vos interrogations les plus précises.

Par ailleurs, qui mieux que le Sous-Préfet est à même de rassembler autour d’une même table les différents services de l’État mais aussi, plus largement, l’ensemble des acteurs locaux intéressés par un même problème et qui nécessite de faire l’objet d’une coordination ?
Enfin, le Sous-Préfet, sous l’autorité du Préfet, est le garant de la territorialisation des politiques de l’État, c’est-à-dire qu’il lui revient de veiller à ce que les politiques publiques soient mises en oeuvre de la façon la plus adaptée aux besoins et aux spécificités de chaque territoire. On le voit aujourd’hui pour la politique de l’emploi avec la réactivation des services publics de l’emploi local sur lesquels je reviendrai plus en détail dans un instant.

Mais avant cela, à contre-courant du pessimisme ambiant, je voudrais revenir sur les nombreux sujets de satisfaction qui ont marqué pour le Sous-Préfet que je suis l’année qui vient de s’achever. 2011 aura été, en effet, pour notre arrondissement, le théâtre de grandes avancées. Je n’en citerai que quelques unes.

Cette année encore, l’arrondissement aura accueilli de grandes manifestations et de grands rassemblements publics, à commencer par le Tour de France qui y a fait deux étapes avec des arrivées spectaculaires à Luz-Ardiden et à Lourdes sans qu’aucun incident grave ne soit constaté. Cela paraît presque naturel et pourtant on n’insistera jamais assez sur la difficulté qui s’attache au maintien de l’ordre sur de tels évènements avec de longs parcours et un public pas toujours discipliné, c’est le moins que l’on puisse dire, et même parfois violent comme on a pu le constater cette année, notamment au col du Soulor. Je voudrais donc rendre un hommage particulièrement appuyé aux forces de police et de gendarmerie qui ont permis que cet événement se déroule dans les meilleures conditions de sécurité possibles et surtout qu’il reste un événement festif et joyeux. Je voudrais aussi rendre hommage aux Sanctuaires de Lourdes, et à leur service de sécurité, qui ont accueilli dans de parfaites conditions d’organisation, cette année encore, plusieurs millions de personnes avec ce point d’orgue que constitue chaque année le 15 août et, cette année, le magnifique spectacle de Robert Hossein. Enfin, je tiens également à saluer le travail admirable réalisé par la Mairie de Lourdes et par son Maire, M. Jean-Pierre ARTIGANAVE, ainsi que par les services de police lourdais pour que le rassemblement annuel des gens du voyage le plus important de France se passe au mieux, ce qui a été le cas cette année encore.

Des progrès également considérables ont également été accomplis dans la gestion du site transfrontalier classé au patrimoine mondial de l’Humanité de Gavarnie-Mont Perdu. Nous installerons ainsi lundi prochain un comité directeur conjoint composé à parité de représentants français et espagnols. De même, pour la première fois depuis que ce site est classé, un programme d’actions transfrontalier franco-espagnol a été arrêté et sera mis en œuvre progressivement à compter de cette année.

La labellisation du pôle d’excellence rurale de Pierrefitte, Soulom, Villelongue et Beaucens n’a pas été une moindre source de satisfaction. Celle-ci était loin d’être acquise malgré la qualité du projet issu d’une concertation locale exemplaire et je le dis d’autant plus volontiers que celle-ci a été menée en grande partie avant mon arrivée. Cette labellisation est la récompense légitime du travail qui avait été effectué par toutes celles et tous ceux qui avaient oeuvré à ce beau projet, je pense notamment aux présidents des communautés de communes des vallées d’Argelès et de Saint-Savin, André PUJO et Vincent MEYRAND, ainsi qu’au titre des services de l’État, à Bruno ROUCH. Il est maintenant de notre devoir à tous de mettre en oeuvre sans tarder ce projet qui vise à créer les conditions d’une revitalisation économique de l’ancienne zone industrielle de Pierrefitte-Soulom non seulement en respectant mais en utilisant l’impératif écologique de développement durable.

Le Pays Toy m’aura également donné cette année beaucoup de sources de satisfaction. La communauté de communes a retrouvé un nouvel élan grâce à une représentativité et un exécutif renouvelés. Je salue d’ailleurs à cette occasion son nouveau président M. Jean-Marie DUPONT. L’abattoir de Viella, qui paraissait économiquement menacé, est aujourd’hui conforté par le nouveau partenariat qu’il a réussi à mettre en place avec les bouchers, et notamment M. SAJOUS. L’AOC Barège-Gavarnie s’en trouve ainsi également renforcée. Il reste à mettre en place une organisation de l’abattoir qui permette de répondre dans les meilleures conditions à cet apport de produiction certes conséquent mais indispensable à la viabilité de cet abattoir. Je fais pleinement confiance au président du SIVOM. M. Jean-Louis NOGUERE, pour mettre en place cette nouvelle organisation et je tiens à féliciter le personnel de l’abattoir qui a tenu bon dans cette période transitoire je le sais difficile. Enfin, la communauté de communes de Gavarnie-Gèdre a su trouver les conditions d’un partenariat plus équilibré avec ALTISERVICE pour la gestion de sa station de ski, avec l’aide plus que déterminante et toujours efficace de la députée Chantal ROBIN-RODRIGO.

Pour revenir dans le canton d’Argelès-Gazost, la régularisation de la décharge de Boô-Silhen, si utile et même indispensable à nos entreprises et artisans locaux est, aujourd’hui, en bonne voie. Enfin, l’ouverture du centre thermo-ludique d’Argelès-Gazost a été également l’un des grands moments de cette année 2011 et vient renforcer l’attractivité touristique de cet arrondissement.

Les sujets de satisfaction, comme vous pouvez le constater, ne manquent pas mais pour autant, il ne nous faut pas nous endormir sur ces lauriers. Bien d’autres défis nous attendent en 2012 qu’il nous faudra relever ensemble.

Le premier d’entre eux, c’est bien entendu l’emploi car il pèse lourdement sur les conditions de vie de nos concitoyens. Notre arrondissement reste le plus touché par le chômage au niveau départemental comme régional, ce qui nous impose des responsabilités supplémentaires. Par ailleurs, le caractère essentiellement saisonnier de l’activité sur ce bassin d’emploi est source d’une grande précarité.

Comme vous le savez, le Ministre du travail, de l’emploi et de la santé a demandé à tous les sous-préfets d’animer dans chacun de leur bassin d’emploi le service public de l’emploi local et de définir, avec tous les partenaires de la politique de l’emploi, un plan d’actions territorial.
C’est ce que j’ai fait sur le bassin d’emploi de Lourdes en retenant cinq axes de travail : lutter contre le chômage de longue durée en mobilisant au maximum les contrats aidés dans le secteur marchand et non marchand et en développant le recours à la clause sociale dans les marchés publics ; lutter contre le chômage des jeunes en développant l’alternance que ce soit en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation ; réduire les tensions qui peuvent exister sur le marché de l’emploi en allant directement à la rencontre des entreprises pour connaître et ainsi mieux satisfaire leurs besoins de recrutement ; initier à l’échelle de ce bassin d’emploi une démarche de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences ; enfin sécuriser les parcours professionnels et réduire la précarité en mettant en place un groupement d’employeurs, préoccupation que je sais partagée par Madame la Députée. Ces axes d’action restent pertinents pour 2012. Je me félicite en particulier du partenariat avec la Maison commune de l’emploi et de la formation du Pays des Vallées des Gaves, présidée par Claude GAITS, qui va permettre notamment la mise en place d’un groupement d’employeurs.

Par ailleurs, je reste convaincu que des marges de progression considérables existent en matière de développement de l’apprentissage. Songez ainsi que si chaque entreprise ne recrutait ne serait-ce qu’un apprenti, nous n’aurions plus de problème de chômage des jeunes. N’oublions pas, en effet, que 80 % des jeunes à la fin de leur contrat d’apprentissage trouve un emploi. S’il existe donc une voie royale en matière d’insertion professionnelle pour les jeunes aujourd’hui, c’est bien l’apprentissage. Et au-delà même de la préoccupation immédiate liée au chômage des jeunes, le développement de l’apprentissage est vital pour de nombreux secteurs de l’artisanat notamment, sans quoi des métiers pourtant indispensables à notre vie quotidienne comme boucher, menuisier ou carreleur, disparaîtront entièrement de nos vallées. Le vrai remède à la désertification rurale, à la fermeture des classes et à la disparition des services publics, il est là, dans le développement de l’emploi afin de maintenir sur place la population voire d’attirer de nouvelles populations, et pas seulement pour passer quelques jours de vacances au ski ou à la montagne.

Je retiendrai encore deux autres priorités, qui ne font d’ailleurs, Monsieur le Préfet, que décliner celles que vous vous étiez fixées en prenant vos fonctions dans ce département. A commencer par la sécurité. Au titre des sujets de satisfaction à mettre au crédit des forces de police et de gendarmerie, j’aurais pu aussi citer tout à l’heure la baisse des violences aux personnes qui avaient eu plutôt tendance à augmenter en 2010. C’est un résultat notable et qui mérite d’être souligné. Il nous faudra toutefois être vigilant cette année dans la lutte contre les cambriolages qui ont augmenté de façon préoccupante dans l’arrondissement comme au niveau départemental et national. La sécurité routière devra également être une préoccupation de tous les instants. En 2011, 5 personnes ont perdu la vie sur les routes de l’arrondissement contre 2 en 2010 et même si le nombre d’accidents et de blessés est, lui, stable voire en baisse, on ne peut bien évidemment se satisfaire d’un tel résultat. Je sais que les forces de police et de gendarmerie ont d’ores et déjà renforcé leurs contrôles et je les en félicite. Qu’il sache en tout cas qu’ils me trouveront toujours à leurs côtés dans la lutte contre ce fléau. Enfin, je voudrais saluer les gendarmes du PGHM et les CRS de haute montagne qui cette année encore sont intervenus et ont porté secours dans des conditions souvent périlleuses à des randonneurs ou des skieurs parfois imprudents voire inconscients.

Ma troisième et dernière priorité, sera, et cela ne vous surprendra pas, l’intercommunalité. Le 21 avril dernier, le Préfet BIDAL a proposé un schéma départemental de coopération intercommunale. Certains ont trouvé qu’il allait beaucoup trop loin, d’autres, au contraire, pas assez. Il a été tenu le plus grand compte des amendements formulés par les communes et leurs groupements et d’ores et déjà une grande partie du projet de schéma ainsi modifié a pu être adopté, sous l’égide du Préfet BORIUS, à l’occasion de la dernière commission départementale de coopération intercommunale. Certains périmètres restent encore à préciser, notamment, pour ce qui concerne l’arrondissement d’Argelès-Gazost, pour le Pays de Lourdes, qui devrait s’organiser désormais autour de deux communautés de communes contre cinq actuellement, et pour le Pays Toy, où les deux communautés de communes du canton devraient fusionner. Les discussions pour l’heure se poursuivent mais devront aboutir, et j’y veillerai, avant le mois de mars. Ce nouveau schéma représente donc incontestablement un progrès même si certains, et j’en fais partie, auraient souhaité que l’on aille encore plus loin. Quoi qu’il en soit, le mouvement de regroupement intercommunal ne s’achèvera pas avec ce schéma. Il y aura, à n’en pas douter, d’autres rendez-vous. Et je reste convaincu qu’à terme, cet arrondissement ne comptera plus que deux grandes communautés de communes.

Pour conclure ces voeux, je souhaiterais vous remercier, Monsieur le Préfet, pour la confiance que vous m’avez témoigné depuis votre récente prise de fonction et pour la nouvelle dynamique de travail que vous avez insufflée à notre équipe préfectorale.

Je souhaite également remercier mes collaborateurs de la sous-préfecture, qui m’assistent au quotidien dans mes fonctions et participent au bon fonctionnement de la sous-préfecture.

Enfin, je tiens à rendre tout particulièrement hommage à mon épouse, non seulement pour la parfaite organisation de la cérémonie qui nous réunit aujourd’hui mais, plus généralement, pour sa présence rayonnante à mes côtés et pour le soutien bienveillant et attentif qu’elle m’apporte jour après jour avec beaucoup d’abnégation.

A toutes et à tous, je présente mes meilleurs voeux de santé, de bonheur et de réussite pour cette année 2012, à vous mêmes et à tous ceux qui vous sont proches.

Très belle et heureuse année 2012 !

Je vous remercie.