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Borloo ne manque pas de culot à l’égard des Pyrénées !

samedi 11 juin 2011 par Rédaction

Jean-Louis Borloo ne manque pas d’un certain culot à venir soutenir aujourd’hui l’introduction de l’ours dans les Pyrénées. http://www.paysdelours.com/fr/tous-les-anciens-ministres-de-l-environnement-depuis-les-premiers-lachers-en-1996-soutiennent-la-restauration-de-la-population-d-ours-dans-les-pyrenees.html?cmp_id=50&news_id=919&vID=249#919 Faut-il rappeler quelques unes des incohérences de cet ex-ministre de l’Ecologie ?

En premier lieu, alors qu’il était ministre, il signe les autorisations d’extraction du gaz de schiste. Mais une fois qu’il n’est plus ministre, il s’empresse de revenir en arrière comme s’il n’avait rien fait avant.

Jean-Louis Borloo ministre n’a jamais exprimé la moindre intention d’introduire des ours dans les Pyrénées. Il a toujours tapé en touche en laissant ses secrétaires d’État s’exposer en première ligne. Il n’a d’ailleurs JAMAIS fait procéder à d’autres introductions d’ours. Mieux encore, à Tarbes, en mars 2010, il découvre le positionnement hostile du Sénat espagnol et les vertus d’un comité de massif dont il ignorait jusqu’à l’existence. Et il est allé plus loin en proposant que la problématique de l’ours soit étudiée par ce comité de massif des Pyrénées dont il faisait la découverte.

Le comité de massif et l’écran de fumée....

Le 26 juillet 2010, sa secrétaire d’État, Chantal Jouanno, annonçait le lâcher d’une ourse en Béarn en remplacement d’une vielle ourse de 17 ans qui s’est faite écrasée en Bigorre entre Lourdes et Argelès. Nous pouvons déjà apprécier les notions de géographie du parisianisme ministériel mais nous noterons surtout que :

1/ Chantal Jouanno se moquait des engagements de Borloo de discuter de la problématique ours au Comité de massif en créant un paravent avec « la stratégie pyrénéenne de valorisation de la biodiversité » http://www.pyrenees-pireneus.com/Comite-de-massif/Strategie-pyreneenne-valorisation-biodiversite/Comite-massif-des-Pyrenees-avant-projet-strategie-pyreneenne-valorisation-biodiversite-spvb-1201.html qui exclut l’ours de la biodiversité puisque la décision devait être prise séparément.

2/ Chantal Jouanno ignorait les dispositions du Code de l’environnement prévoyant l’obligation d’une consultation préalable de la population. A moins que, comme NKM, elle ait déjà décidé de passer outre l’avis des Pyrénéens... A quoi sert une consultation si le ministre s’en moque ?

3/ Chantal Jouanno s’affranchissait, au préalable, de toutes les obligations internationales prévoyant l’acceptation sociale d’une telle introduction alors que tout le monde se gargarise avec les dites « obligations internationales de la France »

En clair, le gouvernement et Nicolas Sarkozy ne renient pas leur parole et leur engagement d’un lâcher puisque la secrétaire d’état à l’Ecologie n’avait pas qualité pour prendre de tels engagements.

L’acceptation sociale... ou la dictature écologique ?

L’acceptation sociale n’existe pas, et depuis longtemps. Le rapport final LIFE de 2000 http://www.pyrenees-pireneus.com/OURS-LIFE-rapportfinal-2000.pdf suite aux introductions de 1996 et 1997 le dit dans ses conclusions. Le constat dans le cadre de Life Coex est le même lors d’un colloque à Luchon en mai 2008 http://www.pyrenees-pireneus.com/ECOLO-COEXLIFE-Colloque-Luchon-Programme.htm . Et comble de l’affaire, cette non acceptation sociale a été clairement exprimée à travers la consultation de janvier 2011 même si, comme par hasard, aucun rapport officiel n’a été publié.

Nicolas Sarkozy n’a fait que respecter les règles et obligations internationales alors que son ex-ministre Jean-Louis Borloo sous couvert de sa secrétaire d’Etat, Chantal Jouanno, voulait s’imposer en petits dictateurs de l’écologie. Sa Ministre actuelle, Nathalie Kosciusko-Morizet s’apprêtait à faire la même chose en passant à l’acte avec l’appui habituel des associations écologistes qu’elle subventionne grassement et pour lesquelles la notion de démocratie et d’acceptation sociale n’a pas beaucoup de sens.

Nous voyons, non seulement l’absence de constance et l’incohérence de Jean-Louis Borloo mais également sa méconnaissance du sujet autant que son peu de souci du respect des populations locales qui se sont exprimées. Nous imaginons aujourd’hui, qu’une grande majorité de Pyrénéens sait pour qui ne pas voter en 2012. Mais nous savons aussi que l’ours sera au menu des présidentiels. Ceux qui font des alliances contre nature pourraient s’en mordre les doigts.

Des ex-ministres « bobos » de l’écologie « hors-sol »

Quant aux autres ex-ministres , Yves Cochet, Corinne Lepage, Nelly Olin et Dominique Voynet ils peuvent, sans aucun risque, être en faveur d’un lâcher d’ours loin de chez eux. Ils présentent tous un point commun : vivre à Paris ou en banlieue. Que connaissent-ils des Pyrénées et de sa biodiversité ? Que connaissent-ils de la vie dans les vallées ? Sans doute pas plus que le Ministre Serge Lepeltier qui, à Chèze, découvrait qu’il y avait « des villages accrochés à flanc de montagne » et disait au sujet de la sécurité des randonneurs et de la responsabilité des maires : « Je n’ai pas de solution » http://www.pyrenees-pireneus.com/OURS-ResponsabiliteMaires.htm. Ce qui ne l’a pas empêché de prévoir un lâcher de 15 ours, ramené quelque temps plus tard à 5 par Nelly Olin. A ce niveau de responsabilité et d’inconstance, il est difficile de prendre ces ex-ministres au sérieux.

Au-delà des aspects politiciens et purement électoralistes il y a un problème de fond qui dépasse la notion stérile et primaire, fortement alimentée par les médias par souci de facilité, de « pour » ou « contre » ou encore « pro » et « anti ». L’ADDIP, coordination pyrénéenne, qui défend la notion de « biodiversité à visage humain » http://www.pyrenees-pireneus.com/ASPP-Pyrenees-biodiversite-a-visage-humain.html , insiste régulièrement sur un questionnement important : « Que veut-on pour les Pyrénées. ? » Au-delà de cette question, une autre vient à l’esprit : « Qui doit décider pour les Pyrénées ? ». Est-ce à des « écolos hors-sol » comme le précise Frédéric Nihous, président de CPNT et ex-candidat aux présidentielles de 2007 ou aux gens de terrain qui vivent et travaillent dans les vallées ? Il s’agit là d’un véritable problème de démocratie qui amène à une autre question : « L’écologie est-elle compatible avec la démocratie ? ». A voir ce qui se passe pour les primaires au sein d’Europe Écologie, nous pouvons en douter.

Louis Dollo